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Death Ray

Synopsis:

Un groupe révolutionnaire tente de déjouer les plans d'une organisation fasciste qui a mis la main sur un rayon mortel.

Commentaire:

Kuleshov est une légende du cinéma, et en regardant ce film on comprend pourquoi: Luch Smerti est inventif, amusant, et rempli de passages visuels remarquables.

L'histoire est parfois décousue et l'argument est essentiellement un florilège de la propagande communiste, mais rien de tout cela n'a l'air de se prendre très au sérieux: le ton est plutôt celui de la bande-dessinée ou des "serials" américains. Le résultat est léger et amusant, comique même, sans toutefois tomber dans la caricature.

Il n'y a pas beaucoup de science-fiction en tant que telle dans "Luch Smerti": le rayon fait l'objet d'une démonstration en laboratoire, puis se fait vite dérober par les méchants. Il réapparaît à la fin, mais les copies connues du film sont incomplètes, et prennent fin juste avant le moment où les braves prolétaires s'apprêtent enfin à s'en servir contre ces satanés réactionnaires bourgeois fascistes décadents. Dommage, ça devait être impressionnant.

Plusieurs acteurs sont étonnament charismatiques, et ont l'air de s'amuser beaucoup.

Les fascistes du film ont comme emblème la croix gammée, ce qui est d'une surprenante prescience: à l'époque du film Htler était un révolutionnaire raté qui venait à peine de sortir de prison, et les nazis une force politique négligeable.

La créativité débordante de cette période de la SF soviétique contraste avec les métrages produits à partir des années 30 et au delà, alors que l'énergie des premières années révolutionnaires fait place à la bureaucratie, à la terreur d'état et au "réalisme soviétique". À comparer par exemple avec Kosmitchesky Reis, sorti à peine dix ans plus tard.

Néanmoins, le cinéma de genre de l'URSS et de l'Europe de l'Est en général a toujours un charme qui lui est propre, et il est rafraichissant - bien que parfois pas tout à fait excitant - de voir des histoires où les personnages s'entraident plutôt que s'entretuent.